L’aquarelle est une peinture délicate où des pigments transparents, liés par la gomme arabique, se fondent sur le papier en laissant transparaître sa texture et sa lumière. Contrairement à la gouache, qui partage sa composition mais reste opaque, l’aquarelle joue avec la transparence et les nuances subtiles. On parle rarement de “tableau” pour désigner une œuvre aquarellée, tant ce médium évoque davantage une impression fugace, un souffle d’émotion. Elle permet d’exprimer avec légèreté les rêves, les illusions, les sentiments lumineux, tout ce qui flotte entre le réel et l’imaginaire. Mais derrière sa douceur apparente se cache une technique exigeante : imprévisible, difficile à maîtriser, peu indulgente face aux erreurs. C’est justement cette spontanéité, cette fluidité indomptable, qui confère à l’aquarelle son charme unique et sa poésie singulière.

La peinture est un souffle d’âme posé sur la matière. Elle naît du geste qui caresse une surface, toile, bois, roche ou verre, et y dépose des fluides colorés comme autant d’émotions liquides. Chaque trait, chaque nuance, devient l’écho d’une pensée intime, d’un rêve ou d’un cri silencieux. Qu’elle soit fidèle au réel ou libre comme l’abstraction, la peinture raconte, évoque, suggère. Elle peut être récit, symbole, prière ou réflexion, un miroir de l’invisible, une danse entre le tangible et l’imaginaire.